Pesez le pour ou le contre
Prendre un second chat peut être un échec complet si la répartition du domaine vital ne se fait pas correctement et surtout si vous intervenez de façon intempestive à la moindre bagarre (feulements, grognements, courses-poursuites etc.), en criant, en séparant les chats, voire parfois en punissant l’attaquant car c’est lui le « méchant ». Vous les empêchez de se répartir ainsi le domaine vital.
Introduire un second chat dans votre maison est parfaitement possible. Cela sera réalisé très progressivement et nécessite de quelques heures à quelques mois de grande patience. Il est impératif de fournir dans ce cas aux deux chats, toutes les ressources indispensables à son bien être, plusieurs bols de distribution de nourriture, voire un pipolino (un pipolino pour 5 chats car les chats ne mangent pas tous en même temps), plusieurs bacs à litière dans des endroits différents, sans oublier d’aménager des lieux de couchage et même en hauteur. Si vous habitez un studio, il est plus difficile certes, mais pas impossible d’introduire un autre chat.
Vous aimez les chats et vous pressentez qu’un jour vous allez adopter un second, voire un troisième chat. Alors n’attendez pas car l’idéal est de prendre deux ou trois chatons en même temps, de la même portée, puis les faire stériliser. Les liens entre les chatons d’une même fratrie sont en général durables. Vous pouvez adopter une chatte et un de ses chatons ; les risques de mésentente sont minimes. Deux chats adultes élevés ensemble sont plus familiers entre eux que des chats qui n’ont jamais eu de contacts. Souvent les refuges, proposent à l’adoption des chats qui ont toujours vécu ensemble. N’hésitez surtout pas, adoptez-les tous. Les séparer c’est augmenter leur stress. Ayant déjà vécu ensemble, vous ne prenez guère de risques de bagarres.
L'introduction d'un autre chat, un choix cornélien
Un chaton est plus conseillé
Si vous voulez adopter un second chat, un chaton est plus conseillé. Cependant si le chat résident est trop âgé, souffre de douleurs vertébrales, dentaires, de déficits sensoriels, il n’a pas forcément envie de jouer avec le bébé chaton et peut développer vis-à-vis de lui des comportements agressifs. Dans les cas extrêmes, le vieux chat « déprime », ne mange plus, passe son temps à dormir et parfois devient malpropre. Il n’ose plus bouger de sa cache.
Introduire un chat adulte
C’est plus difficile, cependant parfaitement réalisable. Si le chat adulte a été correctement familiarisé à son espèce, en principe il n’y aura pas de problème. Par contre, si le chaton a été adopté à 5/6 semaines, puis complètement isolé de ses congénères pendant une très longue période de plusieurs années, l’introduction de ce chat adulte, non, ou voire mal familiarisé à son espèce, peut être problématique. Quant au chat résident, il doit lui-même être parfaitement familiarisé à son espèce et s’il n’a pas vu de chats durant des années, il peut très bien ne pas savoir comment interagir avec son nouveau congénère. Quoi qu’il en soit, il faut toujours essayer, même si cela prend du temps. La patience est de rigueur. Quoiqu’il en soit, évitez d’adopter un chaton ou un autre chat, si le chat résident est âgé, et laissez votre compagnon vivre ses dernières années en paix sans le soumettre au stress et aux tensions de compétition pour la répartition du domaine vital.
Comment faire connaissance lors de l’introduction d’un nouveau chat dans une maison ?
Dans un premier temps, vous isolez le chat nouveau dans une pièce fermée : l’autre chat étant dans une autre pièce. Puis, vous inversez les chats de pièces, afin qu’ils sentent leurs odeurs, leurs messages chimiques. Ceci est poursuivi pendant plusieurs jours, parfois plusieurs semaines. Une autre technique, consiste à grillager une porte, chaque chat étant dans une pièce, de chaque côté du grillage. À la fois, ils se sentent et se voient. Vous changez régulièrement les chats de pièce. S’ils sont curieux l’un de l’autre, qu’ils ne feulent pas, et semblent ne présenter aucun comportement d’agression, vous ôtez le grillage. Si, par malchance, il y a un feulement ou une course-poursuite mieux vaut ne pas intervenir. Vous pouvez enfermer le nouveau chat dans une cage de transport (une à deux heures par jour et ce, pendant plusieurs jours). La cage est posée dans une pièce, avec le chat résident en liberté dans la même pièce. Ensuite, c’est le tour du résident d’être enfermé. Les présentations auront lieu dans un espace suffisamment grand, qui permettra au chat de fuir en changeant de pièce. Les chats cohabitant doivent être stérilisés. Les femelles cohabitent mieux que les mâles et les mâles castrés mieux que les mâles entiers.
Dr Monique Bourdin
Docteur vétérinaire comportementaliste